Qu'est ce que ce blog?

Ce blog est le journal d'un homme malheureux car sa femme l'a quitté. Banale histoire me direz-vous! Il a cependant quelques particularités:

- il se présente comme un journal intime et va partager ce que l'auteur ressent au fil du temps, des événements. On le verra à l’œuvre, tour à tour excité par sa nouvelle vie, excédé par ce qu'il trouve être une injustice, blasé quand aux petites ignominies du quotidien, abattu par l'ampleur de la tâche de ce qu'il a à détruire comme sa maison à vendre pour reconstruire, effrayé à l'idée de la solitude et de toutes les premières fois (comment se passera la veillée de Noël sans les siens?)

- il se veut également un guide pour tous ceux qui vont passer par là, la même porte étroite, le même chat de l'aiguille

- il ne prétend rien, ne donne pas de leçons mais quelques conseils: il n' y a pas , on le sait avec Raymond Aron, de "leçons de l'histoire"

- il est encore anonyme car il ne veut pas que sa femme ne le trouve tant qu'il n'est pas divorcé...

- il est subjectif... forcément subjectif

- il est musical et proposera d'écouter via U Tube le morceau qui s'accordera le mieux avec l'humeur du moment

- il accueille et publiera tous les témoignages de bonne volonté!

Bonne lecture!

jeudi 20 octobre 2011

Conseil N°2...écoute tes amis

Musique for this post: : Sex on Fire des Kings Of Leon

Aujourd'hui je réalise à travers les quelques mails reçu ces derniers jours que je ne suis pas si seul dans cette tourmente affective... ça fait du bien... certains connaissent ce blog même si ils ne s'y manifestent pas, par pudeur, respect, amitié, amour ou quelquefois déception et colère... j'ai dessein de les publier dans leur intégralité...

V. amie de trente cinq ans du mercredi 19 Octobre 2011

"Peut-être dans ces moments là peux-tu t'accrocher simplement à un moment, une sensation de l'instant : le gout du vin, la truffe du chien contre ta main, le bruit de la vie des enfants dans leur chambre. Tenir un peu plus avec ce qui est; ne pas regarder trop loin ni devant ni derrière, le temps que le cerveau fasse seul son travail de tri. 
Je t'embrasse."

Et celui ci magnifique de mon ami N. aussi du mercredi 19, décidément faste journée !

« Mon ami, mon frère,

J'aurais aimé que dimanche, à Paris on aille se voir France Nouvelle Zélande au pub Irlandais de Saint Eustache... On aurait mis l'ambiance en se moquant des Français... On aurait offert un verre  de Zélandais nouveau. Et puis, car on aurait été Sages, direction Aligre, mon fief pour un petit Brouilly et 2 douzaines d'huitres. Mais je ne serai pas à Paris ni toi d'ailleurs. Mais ce n’est pas grave, la vie nous laisse plein de temps. Mais juré, on ne va pas les rater ces moments parce que, et c'est ce que je voulais te dire, c'est qu'on est peut-être mauvais mais on n'a pas raté grand chose. Je ne regrette rien et je n’ai même pas honte de mes conneries. Alors toi, comme tu es dans une phase de Turbulences Mistrigritesques de sa mère la naine bleue je voulais t'assurer que ça ira. Ca ira parce que s'il en est un qui te connait c'est moi et que comme en plus j'ai mal pour toi je te dis que je sais avec certitude que des temps meilleurs viendront. Tu me diras que c'est facile à dire mais c'est ce que je pense. 

Bon, je regrette qu'on ne puisse pas se parler plus souvent mais je sais aussi qu'on est présent l'un pour l'autre alors si en ce moment c'est moi qui doit l'être un peu plus je suis là. Et puis on va se faire des vacances avec V. et les enfants et je suis sûr qu'on rigolera

Tout ça pour te dire que tu es mon frère. »

Quand on lit cela, on a un peu plus confiance en la vie, en soi… on se dit que ça vaut la peine de continuer et d’avancer.

Et enfin celui de JP autre ami découvert à l’âge de 19ans qui découvre ce blog et qui fait écho au post précédent… les lecteurs comprendront…

« Merci pour tes pensées pour ma mère. Toi, je sais que tu es sincère…il y a des hauts et des bas. Je vis avec l’espoir de grappiller quelques jours, quelques semaines, quelques mois encore…et de pouvoir la faire se rapprocher de moi pour la fin, quand ce sera le moment, le plus tard possible, bien sûr…putain, on n’est pas surpris, on savait que ce serait noir, que ce serait la merde à fond mais quand on y est c’est autre chose…

Bon, et toi, j’avais compris à demi-mot. Ton lien est une déflagration atomique…je vois que c’est dur ce qui t’arrive. Le truc à vif. Dur et brutal. Ça a l’air sans appel aussi ? Ça me rappelle quelque chose à quelques années d’intervalle et sans les gosses (encore que) ni la bague…j’aurais préféré que tu continues d’en parler de manière livresque pour tout te dire…et non le vivre dans la chair.
Vous avez discuté longtemps ou c’est tombé comme un couperet ? Il y a eu une dispute, une crise qui a déclenché tout ou c’est arrivé de manière calme, clinique, préméditée ? Tu me réponds si tu veux, je ne veux pas t’emmerder, tu le sais… 
Tu as raison d’écrire. Ça va t’aider dans ce moment. Sans te flatter, tu es meilleur que jamais dans ces textes. Tu es moins dans l’effet, tu es dans le poing dans le ventre. Même si tu te fous sans doute du style dans ces circonstances… je te le dis quand même.
Je sais que tu as plein de potes partout, même si toi comme moi nous n’avons pas de grande famille très proche. Tous ces gens vont t’aider, c’est sûr. Tout le monde t’aime bien : tu es marrant, cultivé, un peu intello, tu as le contact facile et tu as une bonne situation. Ce monde autour va t’être utile pour éviter trop de gamberge néfaste. Mais il y a aussi ton ami d’enfance, je vois sur FB qu’il est réactif avec toi, que tu peux compter sur lui, c’est un chêne pour toi. Et il y a moi  aussi (modestement !) : je suis là, tu ne me déranges pas, tu ne me déranges jamais, encore moins maintenant, je peux écouter tout, tu peux venir quand tu veux, tu es le bienvenu à vie tu le sais. On est notre jeunesse aussi, nos rêves brisés et nos petits bonheurs. Repose-toi sur moi si tu en as besoin. Je suis là pour toi. Sans t’envahir. Quand tu veux.
Quand tu ne bosses pas et que tu n’écris pas, tu vois du monde ? tu te changes les idées ? le deal actuel, c’est quoi ? on garde les enfants une semaine sur deux on vend la baraque et on entame une procédure de divorce ? ou on se donne le temps de réfléchir en faisant un break de quelque temps ? qu’est-ce que tu voudrais toi ? le sais-tu ou es-tu trop la tête dans le cul pour avoir les idées claires là-dessus ? tu cherches un appart ? à B. ?
Tiens, je te donne un autre extrait de correspondance dont je t’avais fait part il y a quelques mois et qui me semble assez proche de ce que tu vis :

« J’en parlais aux autres…garçons et filles…mais j’avais ta consigne en tête : ne pas parler (souviens-toi de cette consigne qui tue)!...j’ai éprouvé ce besoin malgré tout au bout d’un moment…je pensais que ça me ferait du bien…ils écoutaient mais ne comprenaient rien…ou ils disaient qu’ils comprenaient…mais personne ne pouvait comprendre…je le voyais, je le sentais…personne n’a jamais pu comprendre…peut-être même pas toi, vu ton état  ce moment-là…le chemin, je l’ai fait seul…dandy vaguement goguenard à l’extérieur…détruit à l’intérieur…éperdu d’amour comme un con…un con perdu, moi aussi…j’en ai même parlé à Dieu (entre nous)…la transcendance, c’était proche de mon état, et du tien, je pensais…je voulais vérifier qu’il existait, le mettre à l’épreuve…lui si bon, qui voit tout…il m’a laissé comme une merde, le bon Dieu…c’est dommage pour lui…j’étais prêt à prier tous les jours jusqu’à la fin du monde s’il t’avait fait revenir…mais non…alors, j’ai continué à ricaner à son sujet…mais c’est pas le propos… »
A +
JP
 

Photo du jour: Vue du ciel on est peu de choses....
NB: toutes les photos de ce blog sont de moi





mardi 18 octobre 2011

Conseil N°1: il faudra beaucoup détruire pour un peu se reconstruire

Et une chose encore que m'inspire le désarroi de mon ami qui va visiter sa vieille maman sur son lit d'hôpital car comme le dit à tout bout de champs F. mon ex moitié et souvent à contre sens, 'je suis désolé'. Ce doit lui  être dur de conduire jusqu'à Auxerre sachant ce qui l'attend, une vieille dame méconnaissable qui ne le reconnait plus, si loin de l'image que l'on en a, une offense spectaculaire et inimaginable, intolérable, insupportable de la décrépitude de ceux que l'on aime. Je l'imagine, lui, tout seul assis sur sa chaise lui prenant la main froide et ridée, la peau comme du parchemin, les petites veinules violacées qui courent sous sa peau, une main froide que l'on serre dans le vide. Elle est ailleurs, partie, barrée, pas ici, juste pas avec nous...les infirmières  distantes presque brusques, le docteur que l'on ne peut jamais voir, l'interne qui va passer et qui ne vient jamais. Seul sur sa chaise, le regard perdu à travers la vitre sur un horizon gris, il est seul mon pote, mon ami.


Il faut écouter ce truc terrible du plus méconnu des Beatles, notre ami George: 'All things must pass'
http://www.youtube.com/watch?v=6-l1y0gnSnI

Or donc, le sait-il mon ami tout ce que nous avons en commun? Le sait-il seulement tout ce que je dois aux petites mains de sa mère qui m'a mitonné des petits plats quand j'étais seul étudiant et que j'étais sans le sou à tout dépenser le cinq du mois, tous les mercredis midi à regarder 'L'académie des neuf' sur France 3 en sirotant ses petits plats et ses 'reprends en mon fils, tu es as la peau sur les os' et je tuerais celui qui dira le moindre mot là dessus! Reconnaissance du ventre. Pas comme ma F. la pomponette...Encore le strict minimum assuré ce soir... encore faut il la relancer pour savoir si elle montrera son museau à diner... non elle va mieux, pomponette dormira ailleurs... Qu'ais je fait au bon dieu pour avoir à supporter cela, vingt ans, même pas un SMS. Je devrais... rien.. Je ne devrais rien...règle numéro 1 bis: il faudra beaucoup détruire pour accepter d'un peu se reconstruire...

Nous sommes fidèle, à nous même, à nos mères qui nous ont tant aimé même si elle nous ont bouffé, à nos amis...à nos idéaux, quitte à en crever et personne ne comprend vraiment cela, mais nous nous en moquons, nous mourons avec panache. Comme des rats peut être mais comme Céline  nous nous battrons, nous ne nous laisserons pas faire... quoiqu'il y a des jours où ce serait bon de tomber sous une balle perdue mais habile d'un snipper.

Et puis nous sommes seul.... infiniment seul, putain de seul...nous n'avons pas nous cette kyrielle de frères et de sœurs, ribambelle de cousins et de cousines... nous n'avons que nous...et nous nous débrouillerons bien avec cela...

Que d'autres jours arrivent, passe l'automne, crève l'hiver, agonise Noël... et que viennent des jours où il fera meilleur vivre.

L'évidence même qu'il va falloir beaucoup détruire pour se reconstruire un peu... Ne plus répondre aux sollicitations extérieures, de sa famille, ne plus voir toux ces gens que j'ai infiniment aimé. Il faudra tailler dans le lard, dans la chair, amputer. Du sang que ça gicle et tant pis pour les dommages collatéraux.


Et lu lundi passa... Comme el condor mais en plus dur

Et le lundi passa... et le mardi arriva, triste et vide, sous la pluie et dans le gris... Il y a des jours où ça va, des jours où l'on se dit que l'on s'en sortira, que l'on vendra cette maison et que l'on habitera un bel appartement lumineux avec une cuisine ouverte et des meubles modernes, un endroit classe et chaleureux où il fera finalement bon rentrer chez soi, un endroit avec de la couleur sur les murs, de belles photos, de jolis tableaux peut être même un de ces classieux fauteuil de designer millésimé, un grand sofa et de généreux coussin où se plonger en s'oubliant devant une série B, une soupe sur les genoux, un verre de vin à portée de main...le chien pas trop loin...

...mais elle est partie, ce soir elle ne rentrera pas, je ne sais même pas où elle dormira, je n'aurais pas un signe, pas un mail, pas même un SMS. Rien. Rien n'est plus comme avant et je n'ai pas la force de mes rêves, juste celles de mes souvenirs amers qui empoisonnent ma tête, polluent la moindre de mes pensées positives ou d'avenir...sa voix qui résonne indéfiniment entre ces murs vides, sa chevelure qui roule sur ses épaules, sa classe, sa beauté hallucinée...moi seul sait... moi seul aurait du m'en soucier...

Je me masturbe mal et trop souvent, à en avoir mal, à ne plus pouvoir sortir la moindre goutte de liquide séminal... je me fais mal en essayant de me faire plaisir pour ne pas courir le risque de penser à qui que ce soit d'autre... et je pense à elle... je ne pense qu'à elle, je l'imagine comme je ne l'ai jamais fait, je la vois faire l'amour avec un autre homme... un autre homme, d'autres bras... et avoir du plaisir, comme elle n'en a jamais eu avec moi... une espèce de suicide. De quoi devenir fou. Du masochisme. De l'art de se faire mourir à petit feu. De se consommer de l'intérieur. Le feu qui couve et s'éteint, qu'elle étouffe en s'éloignant, à coup de silence et de départ.

Lundi c'était ravioli dans un précédent post, mardi ce sera masturbation, prosternation... tristes élucubrations solitaires.

Pourrais tu sortir de ma tête, de ma vie...Si seulement...s'il te plait fou le camp...reviens... va t en...


lundi 17 octobre 2011

A qui servent les bateaux sur la mer d'Aral?

A écouter: Air Mer du japon

A quoi servent les questions quand on ne s’intéresse pas aux réponses ? Peut être à la même chose qu’un bateau sur la mer d’Aral posé sur sa quille. A mesurer l’étendue de la vanité humaine, sa tranquille capacité à détruire et nuire sur son passage, ignorant superbement les leçons du passé, ruinant ce que la nature à mis tant d’années à construire. Une humanité insignifiante qui détruit en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, jusqu’à faire d’une mer un désert.


Les nuits se ressemblent ces derniers temps, se ressemblent et se suivent en une succession de tableaux narcissiques et débiles. Les rêves m'assaillent depuis qu'elle est partie, intenses, incroyablement riches et pervers me réveillant en sursaut trempé de sueur, pantelant, sonné, abandonné sur l’oreiller comme une vulgaire poupée.

Nous vieillissons, nous renonçons, nous abdiquons sur un certain nombre de choses qui finalement s’avèrent moins importantes que nous ne le croyions de prime abord. On a fini par s’acheter la maison qui n’était pas celle de nos rêves. La maison est fragmentée, divisée mais c’est plus facile à chauffer, il y a moins de vue mais on fait les courses à pied, il y a une grande TV que nous ne regardons finalement jamais car on a internet à tous les étages comme le gaz naguère… vanité, futilité...

Ce qui serait plus grave finalement ce serait d’arrêter de rêver, d’espérer, de vouloir courir, d’arrêter d'espérer un jour un nouveau baiser sur tes lèvres trop fines, de ne pouvoir t'imaginer te regarder danser, chanter, dormir, sourire... Ce serait de renoncer à vivre en éteignant définitivement la petite flamme si rare que le hasard et la destinée ont mis au fond de nous et finalement chez si peu, s’imaginer quelque part au fond d’un bar à se parler en se tenant la main et buvant un verre de vin.

Je ne veux pas devenir un bateau sur la mer d’Aral, je voudrais tellement continuer à vouloir être encore un peu ce goéland, ivre, lent et sanglant mais encore libre et indépendant. Je voudrais que tu voles un petit moment avec moi encore, le plus haut, le plus loin possible, que tu viennes sentir l’air du large et ce parfum qu’à la mer loin des cotes à nul autre pareil, et de nous échouer sur des ilots battus par les vents, sombres rochers mais nous accueillant pour un instant afin de nous laisser souffler. Longer des falaises désertiques de nous seul connues,  survoler des golfes oubliés, se baigner dans des criques enfouies, remonter des rivières desséchées, boire à des sources taries, se désaltérer de fruits inconnus…Et finir ivre de liberté, nous frottant le bec sur du sable mouillé...au loin tes baisers s'envolent.

mardi 11 octobre 2011

Là où tu peux dire tant pis à la place de tant mieux....

Ce qui est dur à avaler c'est de s'être fait rayé de la carte... maudit désert. Du jour au lendemain on est plus rien, plus un coup de téléphone, pas un SMS sauf à demander à l'autre en dernière urgence où il a bien pu cacher cet objet de notre quotidien de malheur, qui peut s'avérer être tout aussi bien cassé, perdu ou remplacé par un autre tout aussi inutile... et on reste sec devant les petites lettres de l'écran de son portable... Avant, ah avant!!! on se disait des mots doux, on s'appelait, on se demandait comment on  allait, on prenait soin l'un de l'autre...Désormais rien, le grand silence blanc, nada, nichts, que dalle!!! Je peux tout aussi bien crever un samedi matin dans une petite marre de sang ou finir de gigoter sur mon lit un filet de bave entre les lèvres avec un bâton de Magnum Chocolat noix de pécan coincé dans le gosier, personne n'en saura rien avant le lundi matin, avant que la femme de ménage ne vienne et ne soit alerté par une odeur nauséabonde se répandant dans l'escalier...Pour un peu qu'elle soit malade ou que ce soit un jour de congés et je suis bon pour un autre tour. mais je m'en fous je serais mort.

On a beau remuer le problème dans tous les sens, se dire que finalement c'est peut être une opportunité fantastique pour retrouver quelqu'un qui finalement aime faire l'amour, je veux dire charnellement pas cérébralement, que ce sera l'occasion de pouvoir avoir des vacances seul où on veut et d'aller où bon me semble et même de pouvoir écouter de vieux vyniles qui craquent des seventies à toute heure... rien n'y fait. On ne sait que faire de cette nouvelle liberté imposée, on en veut pas de cette indépendance au rabais, on veut retourner comme l'enfant dans le ventre de sa mère à la matrice originelle...

Et l'idée que quelqu'un un jour va vous remplacer est odieuse. Je l'imagine cet homme prendre ma place dans ma maison, dormir dans mon lit, commenter telle ou telle photo sur un mur,  réprimander un de mes fils à table.. et bien d'autres choses encore et toutes aussi désagréables les unes que les autres, certaines sont pour l'instant proprement impensable tellement cela remue de choses au fond de moi, comme un couteau dans une salle plaie qui commence à s'infecter. Ce jour de Noël où il sera assis dans ce canapé que j'avais fini par adopter chez mon beau père, non loin du feu et dos à la lumière afin de pouvoir lire confortablement les livres reçus la veille... et bien sur l'inévitable, l’inacceptable, l'inconcevable, je pourrais aligner tous les vocables...... l'imaginer l'embrasser et lui faire l'amour. Quelque fois je vais beaucoup plus loin, juste pour voir, jusqu'à imaginer qu'il la pénètre et je pousse le couteau tout au fond en la voyant avoir beaucoup plus de plaisir que je ne lui ai jamais pu lui en donner, je l'imagine lui prodiguer des caresses qui m'ont été toujours refusées, je deviens fou, je délire, je titube, je suis ivre de douleur... Pourquoi me direz-vous? pourquoi me faire souffrir? Mais pourquoi m'as t elle quitté? Oh oui je le sais on me l'a déjà dit, parce qu’il le fallait, parce qu’il était temps...mais moi je ne le voulais pas. Dis quand reviendras-tu....? chante la petite voix tout au fond de moi, la jolie ritournelle va et vient comme une ritournelle qui me fait tourner comme un derviche tourneur "Dis le sais tu?"... il ne me reste plus que l'imagination puisqu'elle ne m'appelle plus et me laisse groggy telle une boule de souffrance. Peut être aurait il été plus facile et plus brutal qu'elle s'en aille du jour au lendemain avec un autre homme et non qu'elle me laisse au bord du chemin, allant et venant dans la maison...

Je voudrais tellement dire avec André Gide "Là où tu peux dire tant pis à la place de tant mieux il y a de grandes promesses de bonheur"... mais je n'y parviens pas encore. Je voudrais la haïr, la vouer aux gémonies, la détester, qu'elle disparaisse, que tout ceci n'est jamais existé. Je voudrais tellement ne plus l'aimer pour ne plus souffrir...je voudrais ne plus m'endormir et me réveiller dans le même état de panique émotionnelle. je voudrais tant revenir à moi même. Il me faudra désormais m'étourdir pour ne pas m’engourdir.

lundi 10 octobre 2011

Après l'orage la pluie, la mort de Flamin' et le retour d'un vieil ami

Bonjour

Dimanche la descente, lundi la mortification, mardi l'inondation, mercredi crucifixion et demande du pardon... et jeudi? Quoi? Non pas ravioli.

Jeudi 25 août, soit dix jours après la célébration des Maries de ce monde le réveil du Flamin' mort de moi même. Les cathos disent ascension...normal on ne peut que monter, sont cons ceux là. je veux dire que là, maintenant, ici et pas ailleurs: je suis mort, vraiment mort à moi même au propre et au figuré. Moralement et physiquement, mais il y a quelque chose de nouveau dans l'air ce matin. Il fait beau alors qu'il va refaire mauvais... étrange, parce qu'ici après l'orage ne vient pas le soleil, seulement la pluie, le temps mauvais et gris. Après l'orage black turn to dark grey...Mais les anges, mais les anges, quoi les anges? Si maudits soient-ils, ils ne meurent pas comme ça, les sales bêtes à flèches. Commence alors le temps de la rédemption et du retour. 

Réveil d'un sommeil profond de rêves réalistes...Mais quoi, que se passe t il? Une chose fondamentale a changé que je ne perçois pas tout de suite. Sous la douche sans me regarder je le comprend au toucher, en me projetant mentalement les images des gestes à venir. Les écailles sont revenues, j'ai perdu ma peau de monsieur Nice Guy, l'iguane est revenu, je n'en crois pas mes yeux. Il est de retour. Ça y est, la mue tant attendu est arrivée... Je le vois à ma vieille peau posée sur la chaise. Durant la nuit il est revenu.

Alors c'est boots neuves, tee shirt noirs, jeans noir... et lunettes noires pour maquiller les traces. The man in black is back. The man behind the mask. Over le bon père de famille, over toutes ces conneries. aujourd'hui je pars me battre.

J'affronte les nouvelles merdes sans piper mot: Tom qui ne se lève pas, son frère qui lui a mangé le pic-nique prévu pour midi, ses pleurs quand le chien lui vole dans les mains la seule et unique tranche de jambon à mettre dans son sandwich et enfin la découverte que les poubelles ont élégamment refusé de charger toutes mes oripeaux trempés pourtant mis dans des sacs réglementaires.... C'est comme ça. Il faut commencer sa journée, se remettre les mains dans la boue, ouvrir le garage et tout y rentrer.

Toujours pas de nouvelles de la chanteuse lyrique, même pas une réponse à mon sms d'hier au soir, elle a du se trouver un mec, se faire (enfin) envoyer en l'air par le conseiller artistique. comme ça s'est fait! C'est d'une élégance. Qu'ils aillent tous crever, I am back. Crève salope chantait Métal urbain, le seul et unique vrai groupe d'urban punk...

Je m'en fous, ce matin je suis de retour, I am back. La voiture retentit de Motorhead et de Moon martin, pour le coup j'esquisse même un sourire, à moins que cela ne soit une de ces grimaces que j'aimais tant.

On s'en fout de ma hanche, de mon poignet, de mes paupières gonflées à exploser: J'ai Iggy Pop l'Iguane dans la tête se déhanchant, l'Ig qui fait comme moi 1 mètre moins vingt avec une hanche pourrie...j'ai perdu trois kilos en deux jours...

jeudi c'est pas ravioli... ce sera pour vendredi.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Flamin'

samedi 8 octobre 2011

Un soir on se fait tuer comme Omar

Humeur du moment: Concerto de Aranjuez de Miles Davis
A écouter pendant votre lecture...

Ce qu'il y a de pire c'est cet instant tragique où l'on découvre que l'on n'est  plus aimé et tout à coup on finit par réaliser que tout va s'arrêter. Cet instant terrible qui aurait pu arriver avant ou après mais qui finit par se produire, cet événement déclenché par on ne sait quel signal qui nous a échappé et nous condamne à un funeste destin auquel on ne peut plus désormais échapper il est terriblement cruel car il nous frappe dans sa fulgurance au moment où l'on ne s'y attendait plus, installé que nous étions dans notre routine intime cahotante mais au demeurant tellement rassurante. Alors cet événement arrive finalement après tant d'autres s'inscrivant dans une synchronie que l'on n'a pas décidé mais on le sait désormais: il devait arriver, il allait arriver, il était dans sa diachronie, sa logique implacable, dure, injuste peut être mais inévitable. Il est.

Ignorant, sourd aux cris du cœur de l'autre, aveugle à tous les signaux que l'on n'a pas voulu voir l'inévitable est soudain là, comme l'arbre au bord de la route sur laquelle notre véhicule, dont le contrôle nous échappe, se précipite. Nous ne pourrons plus rien y faire, c'est le choc frontal...On a beau se mettre en boule ça va cogner, ça va crier, ça va gicler et péter dans tous les sens, un tonnerre de sang, une boule de feu... la guerre. Faut il s'aveugler, se leurrer, se bercer d'illusions intimes pour ne pas voir la lente dérive des continents, la voiture qui accélère et le paysage qui défile beaucoup trop vite sous nos yeux apeurés nous bercent et nous distrait... Il aurait fallu s'arrêter en rase campagne, reprendre à zéro, réfléchir, regarder la carte, se demander où l'on va et pourquoi on y va... quels passagers, quels pilotes, quelle destination... Soudain, après le choc la terre stoppe sa course, le sang afflue à votre tête, s'échappant de votre cœur, le souffle est court, les temps battantes, c'est l'ivresse des profondeurs, la peur du vide.... Il m'en souvient comme si c'était tout à l'heure.

Alors qu'un soir de septembre je lui tendais la main avant de s'endormir elle se recroquevilla dans un coin de notre lit tirant sur ses formes encore belles d'une femme de 43 ans... et me dit tout de go ceci: "Tu n'as pas compris... je ne t'aime pas, je ne t'aime plus...". Ces quelques mots résonnent encore vous l'aurez compris, depuis lors en ma mémoire. Comme un otage que l'on aligne contre un mur au coin d'une rue par un sombre soir d'hiver, quand on est encore entre chien et loup et que les jours ont raccourcis. Comme une milicienne, une chienne de garde qui aligne le métèque au bout de son fusil...

Longtemps je me suis demandé quelle sorte de crime j'avais commis pour que l'on me traite ainsi, mais chacun doit sauver sa peau en ce bas monde, c'est ainsi,  et ce jour la je n'étais pas au bon endroit, au bon moment, la rafale est partie.

Je suis mort à moi même.

Et j'ai décidé de vous parler de ce nouveau pays où je suis arrivé, un endroit de moi inconnu et qui pourtant m'habite. Du pays des morts vivants à eux même j'ai décidé de chroniquer ici au quotidien l'histoire vraie d'un couple qui en pleine crise de nerfs, deux êtres qui après vint ans d'un amour passionné et trois enfants vont divorcer et je ne vous épargnerais rien.

Il me faut vivre et me reconstruire, cela passera par ici. Puissiez vous être nombreux à me suivre et à ne pas passer par là.

Diary of a lover: en hommage à Johnny Thunders, un éternel amoureux, pas commode, insatisfait, fragile, sensible et de tous les excès. Un homme en devenir car je n'ai plus d'autre choix que de me transformer, m'adapter ou disparaitre.