Qu'est ce que ce blog?

Ce blog est le journal d'un homme malheureux car sa femme l'a quitté. Banale histoire me direz-vous! Il a cependant quelques particularités:

- il se présente comme un journal intime et va partager ce que l'auteur ressent au fil du temps, des événements. On le verra à l’œuvre, tour à tour excité par sa nouvelle vie, excédé par ce qu'il trouve être une injustice, blasé quand aux petites ignominies du quotidien, abattu par l'ampleur de la tâche de ce qu'il a à détruire comme sa maison à vendre pour reconstruire, effrayé à l'idée de la solitude et de toutes les premières fois (comment se passera la veillée de Noël sans les siens?)

- il se veut également un guide pour tous ceux qui vont passer par là, la même porte étroite, le même chat de l'aiguille

- il ne prétend rien, ne donne pas de leçons mais quelques conseils: il n' y a pas , on le sait avec Raymond Aron, de "leçons de l'histoire"

- il est encore anonyme car il ne veut pas que sa femme ne le trouve tant qu'il n'est pas divorcé...

- il est subjectif... forcément subjectif

- il est musical et proposera d'écouter via U Tube le morceau qui s'accordera le mieux avec l'humeur du moment

- il accueille et publiera tous les témoignages de bonne volonté!

Bonne lecture!

lundi 21 novembre 2011

conseil N°5: Souviens toi passant: "Tout lasse, tout passe casse"

Il est temps de reprendre nos conversations, réelles ou imaginaires. et puis c'est vrai puisque je l'ai inventé disait Vian...
(...) Quant à moi... eh bien j'ai remué dans ma tête tout ce que nous nous sommes dit hier au soir toute la nuit, essayant de comprendre ce sentiment étrange qu'est la tristesse et un autre plus animal qu'on appelle la peur.

Cette tristesse est du au fait que je réalise rétrospectivement le mal que j'ai pu faire à nos enfants en criant, en élevant la voix, en étant mal, agressif, absent, en ne leur témoignant pas l'intérêt qu'ils méritaient, sourd et aveugle à leurs peurs, leurs angoisses de nous voir nous déchirer et nous séparer... Aujourd'hui ils sont ma joie et ma fierté, c'est bête les papas... je me console en me disant qu'il n'est pas trop tard même si le temps perdu ne se rattrape plus. J'ai surement beaucoup raté la relation avec notre fille mais on a encore de jolies choses à vivre tous les deux, il n'est probablement pas tout à fait trop tard pour N. et je crois que ça se passe bien avec le dernier. Il se rappellera quand il sera grand que son papa l'amenait au cinéma un samedi sur deux sur sa moto et qu'il lui achetait toujours des popcorns et une boisson. Que le soir il venait se glisser à coté de moi dans le lit, son livre à la main pour que nous en lisions quelques pages ensemble.

La peur elle va surement grandir avec les échéances qui vont se rapprocher, dont celle du jour où il faudra quitter la maison que nous avions construite. Que se passera-t-il alors? Où irons nous? Que ferons nous? Dans quel pays?

Il est normal d'être triste parait-il. aurais je été un petit cran trop haut ces derniers temps? Il est venu le temps de réaliser pleinement les pertes présentes et à venir: la fin du couple idéal, la fin de certains rêves, les choses que nous ne feront plus jamais de la même manière, voire plus du tout, ce qui se passe et  dont je ne profite plus quand je ne suis pas la et puis tout le reste, tout le reste...

Je suis incapable de penser à demain, un comble pour moi qui n'est jamais été dans le présent et qui me suis efforcé de toujours penser au coup d'après. Le passé est devenu trop douloureux pour s'y promener et demain est par trop un 'lointain incertain'. Je suis donc ici et maintenant, un peu triste mais profitant de tous les instants que la vie m'offre avec mes enfants, ils sont désormais mon unique joie. Banal, presque ballot.

J'ai peur que nous recommencions et que nous retombions. Pas de plus grande déception. J'ai peur que nous nous séparions et que nous commencions autre chose avec quelqu'un d'autre chacun de notre coté, comme un pis aller et que jamais nous ne revenions en arrière et que jamais nous ne retrouvions ce truc entre nous qui faisait que c'était toi et que c'était moi. J'ai peur de rater les vingt prochaines années. J'ai peur du temps qui passe. J'ai peur de tout, j'ai peur de moi.

J'ai peur de ne plus jamais faire l'amour,  de ne donner aucun plaisir. J'ai peur de ne plus jamais parvenir à en éprouver moi même. Quelquefois je me dis que ce serait mieux que tu trouves un autre partenaire qui te convienne mieux, quelqu'un qui te fasse femme, quelqu'un qui arriverais à te donner ce que je n'ai jamais pu te donner. Je l'imagine, peut être plus grand, plus beau, rassurant, franc et direct, qui ne se pose pas autant de questions et qui ira droit au but, un homme qui sache donner du plaisir à une femme comme un homme, un peu virilement sans être macho pour autant, pas comme un presque gai, trop précieux.

J'ai peur du vide, de demain, de moi, de la solitude. J'ai été ébranlé dans mes fondamentaux, j'ai perdu la confiance en moi que j'avais mis tant d'années à commencer à éprouver. Enfant j'étais seul dans ma famille, j'étais même le seul petit enfant de toute la famille. J'étais souvent seul dans la cour car les autres me maltraitaient souvent. Il a fallu que je fasse rire pour qu'on me laisse tranquille, les forts en muscle redoutent ceux qui mettent les rieurs de leur coté et ils firent de moi souvent leur bouffon attitré.

Ma femme était ma confidente, mon admiratrice, ma princesse, mon inspiratrice.... Il y aura désormais mes enfants pour avoir confiance en moi et peut être m'admirer un peu. J'ai perdu de mon verbe, de mon assurance, de ma morgue diront certains. J'ai rabattu. Je me suis pris pour un ange, je tutoyais les dieux, je croyais voler au dessus des gens et des choses... Je suis retombé de mon Olympe de pacotille et mes ailes se sont bien froissées. Je ne me sens plus attirant, juste un peu plus vieux, un peu moche, un type quelconque, un mec qui divorce et qui a trois enfants, qui va chez la psy... encore heureux que j'ai arrêté les antidépresseurs, sinon je finissais dans le tableau dans la peau du parfait antihéros de série B sur France3  le vendredi soir en seconde partie de soirée avec Mimi Matie comme partenaire! Un type  qui n'ose même plus appeler sa future ex-femme par son petit nom de peur de l’agresser... J'ai pris un vrai coup au casque je vous dis.

Je vis également différemment l'exercice de mes weekends de libre. Pour moi nul besoin fondamental de cette liberté. A la fin de la semaine je n'aspire qu'à une seule chose c'est à profiter de chez moi, pour lire, faire de la moto, jouer de la musique, en écouter, traficoter sur mon I-Pad à coté d'un feu, une tasse de café à la main, le chien qui dort à mes pieds, les enfants autour. Inviter des amis, imaginer le menu, cuisiner pour eux, entendre des rires autour de la table. Au lieu de cela, je m'en vais, comme en un exil forcé, banni... J'essaie de m'étourdir de sorties, je promène ma langueur et mon mal du foyer d'expositions en concerts, de restaus en théâtres... je promène mon ennui un livre à la main jamais ouvert. J'ai beaucoup d'amis, je ne me plains pas. Ma famille est proche désormais, mon oncle m'appelle à nouveau comme avant pour prendre de mes nouvelles ...comme quand nous étions seuls tous les deux à Paris. Mon père est désormais présent. Que la vie nous réserve d'étranges surprises. Ce qui me plait le mieux dans ces weekends finalement c'est de voir qu'au moins ils te profitent. Tu as l'air heureuse. Tant mieux, ça me rempli de joie de te voir revenir le sourire aux lèvres, pleine d'idées, les bras chargés de petites attentions pour les uns et les autres.

Voilà, on sait ce qui m'habite. Juste un peu de tristesse, comme de la ferveur retombée. Juste un peu de peur... rien de bien grave au fond. Tout cela passera. Tout passe et tout lasse, les nations, les individus qui les composent, autant en emporte le vent. Il ne reste que la beauté, transmise par les artistes.

Passant souviens toi...

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