Qu'est ce que ce blog?

Ce blog est le journal d'un homme malheureux car sa femme l'a quitté. Banale histoire me direz-vous! Il a cependant quelques particularités:

- il se présente comme un journal intime et va partager ce que l'auteur ressent au fil du temps, des événements. On le verra à l’œuvre, tour à tour excité par sa nouvelle vie, excédé par ce qu'il trouve être une injustice, blasé quand aux petites ignominies du quotidien, abattu par l'ampleur de la tâche de ce qu'il a à détruire comme sa maison à vendre pour reconstruire, effrayé à l'idée de la solitude et de toutes les premières fois (comment se passera la veillée de Noël sans les siens?)

- il se veut également un guide pour tous ceux qui vont passer par là, la même porte étroite, le même chat de l'aiguille

- il ne prétend rien, ne donne pas de leçons mais quelques conseils: il n' y a pas , on le sait avec Raymond Aron, de "leçons de l'histoire"

- il est encore anonyme car il ne veut pas que sa femme ne le trouve tant qu'il n'est pas divorcé...

- il est subjectif... forcément subjectif

- il est musical et proposera d'écouter via U Tube le morceau qui s'accordera le mieux avec l'humeur du moment

- il accueille et publiera tous les témoignages de bonne volonté!

Bonne lecture!

mardi 18 octobre 2011

Conseil N°1: il faudra beaucoup détruire pour un peu se reconstruire

Et une chose encore que m'inspire le désarroi de mon ami qui va visiter sa vieille maman sur son lit d'hôpital car comme le dit à tout bout de champs F. mon ex moitié et souvent à contre sens, 'je suis désolé'. Ce doit lui  être dur de conduire jusqu'à Auxerre sachant ce qui l'attend, une vieille dame méconnaissable qui ne le reconnait plus, si loin de l'image que l'on en a, une offense spectaculaire et inimaginable, intolérable, insupportable de la décrépitude de ceux que l'on aime. Je l'imagine, lui, tout seul assis sur sa chaise lui prenant la main froide et ridée, la peau comme du parchemin, les petites veinules violacées qui courent sous sa peau, une main froide que l'on serre dans le vide. Elle est ailleurs, partie, barrée, pas ici, juste pas avec nous...les infirmières  distantes presque brusques, le docteur que l'on ne peut jamais voir, l'interne qui va passer et qui ne vient jamais. Seul sur sa chaise, le regard perdu à travers la vitre sur un horizon gris, il est seul mon pote, mon ami.


Il faut écouter ce truc terrible du plus méconnu des Beatles, notre ami George: 'All things must pass'
http://www.youtube.com/watch?v=6-l1y0gnSnI

Or donc, le sait-il mon ami tout ce que nous avons en commun? Le sait-il seulement tout ce que je dois aux petites mains de sa mère qui m'a mitonné des petits plats quand j'étais seul étudiant et que j'étais sans le sou à tout dépenser le cinq du mois, tous les mercredis midi à regarder 'L'académie des neuf' sur France 3 en sirotant ses petits plats et ses 'reprends en mon fils, tu es as la peau sur les os' et je tuerais celui qui dira le moindre mot là dessus! Reconnaissance du ventre. Pas comme ma F. la pomponette...Encore le strict minimum assuré ce soir... encore faut il la relancer pour savoir si elle montrera son museau à diner... non elle va mieux, pomponette dormira ailleurs... Qu'ais je fait au bon dieu pour avoir à supporter cela, vingt ans, même pas un SMS. Je devrais... rien.. Je ne devrais rien...règle numéro 1 bis: il faudra beaucoup détruire pour accepter d'un peu se reconstruire...

Nous sommes fidèle, à nous même, à nos mères qui nous ont tant aimé même si elle nous ont bouffé, à nos amis...à nos idéaux, quitte à en crever et personne ne comprend vraiment cela, mais nous nous en moquons, nous mourons avec panache. Comme des rats peut être mais comme Céline  nous nous battrons, nous ne nous laisserons pas faire... quoiqu'il y a des jours où ce serait bon de tomber sous une balle perdue mais habile d'un snipper.

Et puis nous sommes seul.... infiniment seul, putain de seul...nous n'avons pas nous cette kyrielle de frères et de sœurs, ribambelle de cousins et de cousines... nous n'avons que nous...et nous nous débrouillerons bien avec cela...

Que d'autres jours arrivent, passe l'automne, crève l'hiver, agonise Noël... et que viennent des jours où il fera meilleur vivre.

L'évidence même qu'il va falloir beaucoup détruire pour se reconstruire un peu... Ne plus répondre aux sollicitations extérieures, de sa famille, ne plus voir toux ces gens que j'ai infiniment aimé. Il faudra tailler dans le lard, dans la chair, amputer. Du sang que ça gicle et tant pis pour les dommages collatéraux.


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