Qu'est ce que ce blog?

Ce blog est le journal d'un homme malheureux car sa femme l'a quitté. Banale histoire me direz-vous! Il a cependant quelques particularités:

- il se présente comme un journal intime et va partager ce que l'auteur ressent au fil du temps, des événements. On le verra à l’œuvre, tour à tour excité par sa nouvelle vie, excédé par ce qu'il trouve être une injustice, blasé quand aux petites ignominies du quotidien, abattu par l'ampleur de la tâche de ce qu'il a à détruire comme sa maison à vendre pour reconstruire, effrayé à l'idée de la solitude et de toutes les premières fois (comment se passera la veillée de Noël sans les siens?)

- il se veut également un guide pour tous ceux qui vont passer par là, la même porte étroite, le même chat de l'aiguille

- il ne prétend rien, ne donne pas de leçons mais quelques conseils: il n' y a pas , on le sait avec Raymond Aron, de "leçons de l'histoire"

- il est encore anonyme car il ne veut pas que sa femme ne le trouve tant qu'il n'est pas divorcé...

- il est subjectif... forcément subjectif

- il est musical et proposera d'écouter via U Tube le morceau qui s'accordera le mieux avec l'humeur du moment

- il accueille et publiera tous les témoignages de bonne volonté!

Bonne lecture!

lundi 17 octobre 2011

A qui servent les bateaux sur la mer d'Aral?

A écouter: Air Mer du japon

A quoi servent les questions quand on ne s’intéresse pas aux réponses ? Peut être à la même chose qu’un bateau sur la mer d’Aral posé sur sa quille. A mesurer l’étendue de la vanité humaine, sa tranquille capacité à détruire et nuire sur son passage, ignorant superbement les leçons du passé, ruinant ce que la nature à mis tant d’années à construire. Une humanité insignifiante qui détruit en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, jusqu’à faire d’une mer un désert.


Les nuits se ressemblent ces derniers temps, se ressemblent et se suivent en une succession de tableaux narcissiques et débiles. Les rêves m'assaillent depuis qu'elle est partie, intenses, incroyablement riches et pervers me réveillant en sursaut trempé de sueur, pantelant, sonné, abandonné sur l’oreiller comme une vulgaire poupée.

Nous vieillissons, nous renonçons, nous abdiquons sur un certain nombre de choses qui finalement s’avèrent moins importantes que nous ne le croyions de prime abord. On a fini par s’acheter la maison qui n’était pas celle de nos rêves. La maison est fragmentée, divisée mais c’est plus facile à chauffer, il y a moins de vue mais on fait les courses à pied, il y a une grande TV que nous ne regardons finalement jamais car on a internet à tous les étages comme le gaz naguère… vanité, futilité...

Ce qui serait plus grave finalement ce serait d’arrêter de rêver, d’espérer, de vouloir courir, d’arrêter d'espérer un jour un nouveau baiser sur tes lèvres trop fines, de ne pouvoir t'imaginer te regarder danser, chanter, dormir, sourire... Ce serait de renoncer à vivre en éteignant définitivement la petite flamme si rare que le hasard et la destinée ont mis au fond de nous et finalement chez si peu, s’imaginer quelque part au fond d’un bar à se parler en se tenant la main et buvant un verre de vin.

Je ne veux pas devenir un bateau sur la mer d’Aral, je voudrais tellement continuer à vouloir être encore un peu ce goéland, ivre, lent et sanglant mais encore libre et indépendant. Je voudrais que tu voles un petit moment avec moi encore, le plus haut, le plus loin possible, que tu viennes sentir l’air du large et ce parfum qu’à la mer loin des cotes à nul autre pareil, et de nous échouer sur des ilots battus par les vents, sombres rochers mais nous accueillant pour un instant afin de nous laisser souffler. Longer des falaises désertiques de nous seul connues,  survoler des golfes oubliés, se baigner dans des criques enfouies, remonter des rivières desséchées, boire à des sources taries, se désaltérer de fruits inconnus…Et finir ivre de liberté, nous frottant le bec sur du sable mouillé...au loin tes baisers s'envolent.

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