A quoi servent les questions quand on ne s’intéresse pas aux réponses ? Peut être à la même chose qu’un bateau sur la mer d’Aral posé sur sa quille. A mesurer l’étendue de la vanité humaine, sa tranquille capacité à détruire et nuire sur son passage, ignorant superbement les leçons du passé, ruinant ce que la nature à mis tant d’années à construire. Une humanité insignifiante qui détruit en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, jusqu’à faire d’une mer un désert.
Les
nuits se ressemblent ces derniers temps, se ressemblent et se suivent en une succession de tableaux
narcissiques et débiles. Les rêves m'assaillent depuis qu'elle est partie, intenses,
incroyablement riches et pervers me réveillant en sursaut trempé de sueur,
pantelant, sonné, abandonné sur l’oreiller comme une vulgaire poupée.
Nous
vieillissons, nous renonçons, nous abdiquons sur un certain nombre de choses
qui finalement s’avèrent moins importantes que nous ne le croyions de prime abord. On a fini
par s’acheter la maison qui n’était pas celle de nos rêves. La maison est
fragmentée, divisée mais c’est plus facile à chauffer, il y a moins de vue mais
on fait les courses à pied, il y a une grande TV que nous ne regardons finalement jamais car on a internet à tous les étages comme le gaz naguère… vanité, futilité...
Ce qui serait plus grave finalement ce serait d’arrêter de rêver, d’espérer, de vouloir courir, d’arrêter d'espérer un jour un nouveau baiser sur tes lèvres trop fines, de ne pouvoir t'imaginer te regarder danser, chanter, dormir, sourire... Ce serait de renoncer à vivre en éteignant définitivement la petite flamme si rare que le hasard et la destinée ont mis au fond de nous et finalement chez si peu, s’imaginer quelque part au fond d’un bar à se parler en se tenant la main et buvant un verre de vin.
Ce qui serait plus grave finalement ce serait d’arrêter de rêver, d’espérer, de vouloir courir, d’arrêter d'espérer un jour un nouveau baiser sur tes lèvres trop fines, de ne pouvoir t'imaginer te regarder danser, chanter, dormir, sourire... Ce serait de renoncer à vivre en éteignant définitivement la petite flamme si rare que le hasard et la destinée ont mis au fond de nous et finalement chez si peu, s’imaginer quelque part au fond d’un bar à se parler en se tenant la main et buvant un verre de vin.
Je ne veux pas devenir un bateau sur la mer
d’Aral, je voudrais tellement continuer à vouloir être encore un peu ce
goéland, ivre, lent et sanglant mais encore libre et indépendant. Je voudrais
que tu voles un petit moment avec moi encore, le plus haut, le plus loin
possible, que tu viennes sentir l’air du large et ce parfum qu’à la mer loin
des cotes à nul autre pareil, et de nous échouer sur des ilots battus par les
vents, sombres rochers mais nous accueillant pour un instant afin de nous
laisser souffler. Longer des falaises désertiques de nous seul connues,
survoler des golfes oubliés, se baigner dans des criques enfouies,
remonter des rivières desséchées, boire à des sources taries, se désaltérer de
fruits inconnus…Et finir ivre de liberté, nous frottant le bec sur du sable
mouillé...au loin tes baisers s'envolent.
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