Qu'est ce que ce blog?

Ce blog est le journal d'un homme malheureux car sa femme l'a quitté. Banale histoire me direz-vous! Il a cependant quelques particularités:

- il se présente comme un journal intime et va partager ce que l'auteur ressent au fil du temps, des événements. On le verra à l’œuvre, tour à tour excité par sa nouvelle vie, excédé par ce qu'il trouve être une injustice, blasé quand aux petites ignominies du quotidien, abattu par l'ampleur de la tâche de ce qu'il a à détruire comme sa maison à vendre pour reconstruire, effrayé à l'idée de la solitude et de toutes les premières fois (comment se passera la veillée de Noël sans les siens?)

- il se veut également un guide pour tous ceux qui vont passer par là, la même porte étroite, le même chat de l'aiguille

- il ne prétend rien, ne donne pas de leçons mais quelques conseils: il n' y a pas , on le sait avec Raymond Aron, de "leçons de l'histoire"

- il est encore anonyme car il ne veut pas que sa femme ne le trouve tant qu'il n'est pas divorcé...

- il est subjectif... forcément subjectif

- il est musical et proposera d'écouter via U Tube le morceau qui s'accordera le mieux avec l'humeur du moment

- il accueille et publiera tous les témoignages de bonne volonté!

Bonne lecture!

samedi 8 octobre 2011

Un soir on se fait tuer comme Omar

Humeur du moment: Concerto de Aranjuez de Miles Davis
A écouter pendant votre lecture...

Ce qu'il y a de pire c'est cet instant tragique où l'on découvre que l'on n'est  plus aimé et tout à coup on finit par réaliser que tout va s'arrêter. Cet instant terrible qui aurait pu arriver avant ou après mais qui finit par se produire, cet événement déclenché par on ne sait quel signal qui nous a échappé et nous condamne à un funeste destin auquel on ne peut plus désormais échapper il est terriblement cruel car il nous frappe dans sa fulgurance au moment où l'on ne s'y attendait plus, installé que nous étions dans notre routine intime cahotante mais au demeurant tellement rassurante. Alors cet événement arrive finalement après tant d'autres s'inscrivant dans une synchronie que l'on n'a pas décidé mais on le sait désormais: il devait arriver, il allait arriver, il était dans sa diachronie, sa logique implacable, dure, injuste peut être mais inévitable. Il est.

Ignorant, sourd aux cris du cœur de l'autre, aveugle à tous les signaux que l'on n'a pas voulu voir l'inévitable est soudain là, comme l'arbre au bord de la route sur laquelle notre véhicule, dont le contrôle nous échappe, se précipite. Nous ne pourrons plus rien y faire, c'est le choc frontal...On a beau se mettre en boule ça va cogner, ça va crier, ça va gicler et péter dans tous les sens, un tonnerre de sang, une boule de feu... la guerre. Faut il s'aveugler, se leurrer, se bercer d'illusions intimes pour ne pas voir la lente dérive des continents, la voiture qui accélère et le paysage qui défile beaucoup trop vite sous nos yeux apeurés nous bercent et nous distrait... Il aurait fallu s'arrêter en rase campagne, reprendre à zéro, réfléchir, regarder la carte, se demander où l'on va et pourquoi on y va... quels passagers, quels pilotes, quelle destination... Soudain, après le choc la terre stoppe sa course, le sang afflue à votre tête, s'échappant de votre cœur, le souffle est court, les temps battantes, c'est l'ivresse des profondeurs, la peur du vide.... Il m'en souvient comme si c'était tout à l'heure.

Alors qu'un soir de septembre je lui tendais la main avant de s'endormir elle se recroquevilla dans un coin de notre lit tirant sur ses formes encore belles d'une femme de 43 ans... et me dit tout de go ceci: "Tu n'as pas compris... je ne t'aime pas, je ne t'aime plus...". Ces quelques mots résonnent encore vous l'aurez compris, depuis lors en ma mémoire. Comme un otage que l'on aligne contre un mur au coin d'une rue par un sombre soir d'hiver, quand on est encore entre chien et loup et que les jours ont raccourcis. Comme une milicienne, une chienne de garde qui aligne le métèque au bout de son fusil...

Longtemps je me suis demandé quelle sorte de crime j'avais commis pour que l'on me traite ainsi, mais chacun doit sauver sa peau en ce bas monde, c'est ainsi,  et ce jour la je n'étais pas au bon endroit, au bon moment, la rafale est partie.

Je suis mort à moi même.

Et j'ai décidé de vous parler de ce nouveau pays où je suis arrivé, un endroit de moi inconnu et qui pourtant m'habite. Du pays des morts vivants à eux même j'ai décidé de chroniquer ici au quotidien l'histoire vraie d'un couple qui en pleine crise de nerfs, deux êtres qui après vint ans d'un amour passionné et trois enfants vont divorcer et je ne vous épargnerais rien.

Il me faut vivre et me reconstruire, cela passera par ici. Puissiez vous être nombreux à me suivre et à ne pas passer par là.

Diary of a lover: en hommage à Johnny Thunders, un éternel amoureux, pas commode, insatisfait, fragile, sensible et de tous les excès. Un homme en devenir car je n'ai plus d'autre choix que de me transformer, m'adapter ou disparaitre.

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