Qu'est ce que ce blog?

Ce blog est le journal d'un homme malheureux car sa femme l'a quitté. Banale histoire me direz-vous! Il a cependant quelques particularités:

- il se présente comme un journal intime et va partager ce que l'auteur ressent au fil du temps, des événements. On le verra à l’œuvre, tour à tour excité par sa nouvelle vie, excédé par ce qu'il trouve être une injustice, blasé quand aux petites ignominies du quotidien, abattu par l'ampleur de la tâche de ce qu'il a à détruire comme sa maison à vendre pour reconstruire, effrayé à l'idée de la solitude et de toutes les premières fois (comment se passera la veillée de Noël sans les siens?)

- il se veut également un guide pour tous ceux qui vont passer par là, la même porte étroite, le même chat de l'aiguille

- il ne prétend rien, ne donne pas de leçons mais quelques conseils: il n' y a pas , on le sait avec Raymond Aron, de "leçons de l'histoire"

- il est encore anonyme car il ne veut pas que sa femme ne le trouve tant qu'il n'est pas divorcé...

- il est subjectif... forcément subjectif

- il est musical et proposera d'écouter via U Tube le morceau qui s'accordera le mieux avec l'humeur du moment

- il accueille et publiera tous les témoignages de bonne volonté!

Bonne lecture!

mardi 11 octobre 2011

Là où tu peux dire tant pis à la place de tant mieux....

Ce qui est dur à avaler c'est de s'être fait rayé de la carte... maudit désert. Du jour au lendemain on est plus rien, plus un coup de téléphone, pas un SMS sauf à demander à l'autre en dernière urgence où il a bien pu cacher cet objet de notre quotidien de malheur, qui peut s'avérer être tout aussi bien cassé, perdu ou remplacé par un autre tout aussi inutile... et on reste sec devant les petites lettres de l'écran de son portable... Avant, ah avant!!! on se disait des mots doux, on s'appelait, on se demandait comment on  allait, on prenait soin l'un de l'autre...Désormais rien, le grand silence blanc, nada, nichts, que dalle!!! Je peux tout aussi bien crever un samedi matin dans une petite marre de sang ou finir de gigoter sur mon lit un filet de bave entre les lèvres avec un bâton de Magnum Chocolat noix de pécan coincé dans le gosier, personne n'en saura rien avant le lundi matin, avant que la femme de ménage ne vienne et ne soit alerté par une odeur nauséabonde se répandant dans l'escalier...Pour un peu qu'elle soit malade ou que ce soit un jour de congés et je suis bon pour un autre tour. mais je m'en fous je serais mort.

On a beau remuer le problème dans tous les sens, se dire que finalement c'est peut être une opportunité fantastique pour retrouver quelqu'un qui finalement aime faire l'amour, je veux dire charnellement pas cérébralement, que ce sera l'occasion de pouvoir avoir des vacances seul où on veut et d'aller où bon me semble et même de pouvoir écouter de vieux vyniles qui craquent des seventies à toute heure... rien n'y fait. On ne sait que faire de cette nouvelle liberté imposée, on en veut pas de cette indépendance au rabais, on veut retourner comme l'enfant dans le ventre de sa mère à la matrice originelle...

Et l'idée que quelqu'un un jour va vous remplacer est odieuse. Je l'imagine cet homme prendre ma place dans ma maison, dormir dans mon lit, commenter telle ou telle photo sur un mur,  réprimander un de mes fils à table.. et bien d'autres choses encore et toutes aussi désagréables les unes que les autres, certaines sont pour l'instant proprement impensable tellement cela remue de choses au fond de moi, comme un couteau dans une salle plaie qui commence à s'infecter. Ce jour de Noël où il sera assis dans ce canapé que j'avais fini par adopter chez mon beau père, non loin du feu et dos à la lumière afin de pouvoir lire confortablement les livres reçus la veille... et bien sur l'inévitable, l’inacceptable, l'inconcevable, je pourrais aligner tous les vocables...... l'imaginer l'embrasser et lui faire l'amour. Quelque fois je vais beaucoup plus loin, juste pour voir, jusqu'à imaginer qu'il la pénètre et je pousse le couteau tout au fond en la voyant avoir beaucoup plus de plaisir que je ne lui ai jamais pu lui en donner, je l'imagine lui prodiguer des caresses qui m'ont été toujours refusées, je deviens fou, je délire, je titube, je suis ivre de douleur... Pourquoi me direz-vous? pourquoi me faire souffrir? Mais pourquoi m'as t elle quitté? Oh oui je le sais on me l'a déjà dit, parce qu’il le fallait, parce qu’il était temps...mais moi je ne le voulais pas. Dis quand reviendras-tu....? chante la petite voix tout au fond de moi, la jolie ritournelle va et vient comme une ritournelle qui me fait tourner comme un derviche tourneur "Dis le sais tu?"... il ne me reste plus que l'imagination puisqu'elle ne m'appelle plus et me laisse groggy telle une boule de souffrance. Peut être aurait il été plus facile et plus brutal qu'elle s'en aille du jour au lendemain avec un autre homme et non qu'elle me laisse au bord du chemin, allant et venant dans la maison...

Je voudrais tellement dire avec André Gide "Là où tu peux dire tant pis à la place de tant mieux il y a de grandes promesses de bonheur"... mais je n'y parviens pas encore. Je voudrais la haïr, la vouer aux gémonies, la détester, qu'elle disparaisse, que tout ceci n'est jamais existé. Je voudrais tellement ne plus l'aimer pour ne plus souffrir...je voudrais ne plus m'endormir et me réveiller dans le même état de panique émotionnelle. je voudrais tant revenir à moi même. Il me faudra désormais m'étourdir pour ne pas m’engourdir.

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